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lundi 23 janvier 2012

François Hollande au Bourget



Ça y est, le premier grand meeting de François Hollande a eu lieu. Un meeting qui le place au niveau présidentiel, en adversaire largement à la hauteur de Nicolas Sarkozy.

« Le changement, c'est maintenant. L'espérance, c'est maintenant. La République, c'est maintenant ! » Tels furent les mots de conclusion de François Hollande, une conclusion qui ressemble à un commencement.
Environ 20.000 personnes sont venues le soutenir, parmi lesquels les principaux leaders socialistes, mais aussi Robert Hue ou Mazarine Pingeot et Yannick Noah, ce qui était à mon avis une mauvaise idée, mais passons. Leur enthouasiasme ne laisse place à aucun doute sur la personnalité du candidat : c'est bien lui le leader du PS.
Dans son discours, François Hollande n'a jamais nommé Nicolas Sarkozy, tout en s'en prenant à la « dégradation » du pays. Il a également donné une définition exhaustive de ce que signifiait pour lui "présider la France" :  «se dévouer à l'intérêt général, (...), se situer avec hauteur, se montrer digne partout, (...), c'est refuser que tout procède d'un seul homme, faire respecter les lois par tous, sans faveur pour les proches, sans faiblesse pour les puissants », « accueillir les étudiants étrangers », « ne pas inviter les dictateurs en grand apparat à Paris », « montrer l'exemple y compris dans son comportement et pour sa propre rémunération ».
« Toute ma vie, je me suis préparé pour cette échéance », a-t-il dit, lui qui n'a "pas besoin de changer en permanence " pour être lui-Mème. « Je vais vous confier un secret, a-t-il ajouté. J'aime les gens alors que d'autres sont fascinés par l'argent. » Toujours sans nommer Nicolas Sarkozy.
Enfin, il a lancé : « Mon véritable adversaire n'a pas de nom, pas de visage, pas de parti et ne sera pas élu... et pourtant il gouverne : cet adversaire est le monde de la finance ! » Selon lui, « les banques sauvées par les Etats mangent la main qui les a nourris », il a donc prêché en faveur de la séparation des activités de crédit et des activités spéculatives.
Sur le plan social, il a évoqué les problèmes de logements, la retraite à 60 ans, les questions de sécurité, de délinquance, non limitée au seul périmètre de la banlieue. Sur la question européenne, il n'a pas été très clair, ni sur la fameuse question du financement de 60 000 profs supplémentaires.
L'UMP est sans doute prise au dépourvu par le succès de ce meeting  et les réactions ont été lentes. Peut-être ont-ils réussi à se persuader que le candidat Hollande allait finir par s'effondrer. Il n'en est rien. Hollande a franchi une étape décisive, qui ne préjuge en rien de sa victoire, mais le place définitivement au rang de favori.

Petite revue de liens sur le sujet :

Les blogueurs de gauche sont emballés (dans l'ensemble) :

Partageons mon avis lui consacre plusieurs billets mais il détaille les propositions dans l'un d'eux.

Sarkofrance insiste sur la piètre qualité des réactions de l'UMP. En coulisse, il est sobre et technique.
Yann Savidan est séduit. Romain Pigenel est emballé (mais avec subjectivité).

Pourtant, curieusement, les blogueurs de droite ne sont pas convaincus.

Que du flan ! s'écrie L'Hérétique. Falconhill s'inquiète déjà (c'est un signe ?) du futur esprit critique des blogeurs de gauche avec un Hollande président, et se félicite du beau temps dans le Gard. Je ne connais pas des masses de blogueurs de droite, ou je les trouve rasoirs, bref, je n'ai rien noté d'autre.

Les sites.

Sur Atlantico, Anita Hausser estime que le lancement de la campagne est réussi.

J'aime beaucoup le Figaro : on chercherait vainement en Une une mention du nom du candidat, l'article qui évoque avec une immense sobriété le meeting s'intitule : Banques, services publics : un projet très socialiste. On voit bien le message, mais c'est fort mou. On y adjoint un article sur les militants PS qui sont rassurés et prêts à en découdre, et l'insubmersible Copé, qui devait être le seul disponible à chaud. On sent le malaise.
Certes, maintenant Hortefeux s'y met, mais c'est un peu tard, et puis c'est Hortefeux.

Le Monde avoue sa surprise. L'Express constate. Marianne estime qu'Hollande se révèle finalement dur. (ouais). Voici aussi l'avis de Guillaume Tabard.

Je ne vais pas tous les faire, mais l'impression globale qui se dégage est la surprise du côté des journaux, point trop condescendants, plutôt agréablement surpris, et le peuple socialiste, qui se trouve de vraies raisons d'espérer.

Personnellement, ce qui me réjouit, c'est le KO de cette odieuse UMP.

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