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lundi 2 janvier 2012

Le premier jour du reste de sa vie, ou Sarkozy marathonien



Ça commence maintenant, tout de suite, sur le champ. Pas encore déclaré, mais candidat inamovible, Nicolas Sarkozy aborde l'année 2012 dans la souffrance ; je suis convaincue que ça le dope. Hélas. Et de surcroît, à force de le regarder, je finis par le trouver sympa. Il a réussi à se renfoncer le bling bling dans la gorge, ou quasi. Le cilice de l'austérité lui déchire la peau. Il serre les dents pour se taire et planque sa montre. On a mal pour lui.
Bref. Le petit homme poursuit sur sa lancée discrète mais sûre, point du tout étincelante. Regardons-le, il est dans l'est de la France. En plein hiver. Si c'est pas se faire du mal, ça. Il est allé à Metz pour rendre visite aux personnels ayant travaillé dans la nuit de la Saint Sylvestre. Ça, c'est bien du jargon de la fonction publique. Enfin, il est dans son rôle, et il en profite pur leur refourguer un discours sur l'Europe, ce qui a du les passionner.
Le périple de janvier a été préparé : les mois de janvier, qui est celui des voeux, offrira l'occasion d'un périple structuré aux quatre coins de l'hexagone : Metz, c'est fait ; il y aura Brest, et quelques points stratégiques, comme Lille (le 12), Lyon (le 19), Marseille (le 24) et Paris (en finale), au milieu d'autres déplacements en province.
A chacune de ces occasions, Nicolas Sarkozy casera un message politique. Un proche du chef de l'Etat analyse : « Parce qu’il est en tête dans les sondages, Hollande ne propose rien, ne discute de rien. C’est une erreur que Balladur avait commise en 1995 contre Chirac et ça s’est mal terminé pour lui. Sarkozy, lui, va continuer à être en mouvement. » Sans compter que le mouvement, ça lui va bien.
Le sommet social du 18 janvier sera crucial. Le chomage ne baisse pas, l'activité économique stagne, la récession est à nos portes, le gouvernement est condamné à agir, d'une façon ou d'une autre (formation accrue des chômeurs, instauration d’une TVA sociale, plus grande flexibilité du travail - des mots, plus que jamais).
C'est la crise, et comme l'a confié en privé Nicolas Sarkozy, il ne lui est pas possible de se déclarer déjà en campagne, sous peine de se le voir reprocher par les Français. L'opposition a beau protester, il n'a pas le choix, ce qui est fort commode : le prétexte d'être dans l'action jusqu'au bout lui permet de reculer sa déclaration de candidature, à toutes fins utiles.
Etre dans l'action jusqu'au bout, une façon aussi de contrer son principal adversaire, l'homme des compromis immobiles, François Hollande. Le mouvement et les actions sarkozennes seront propices à une opposition rhétorique à François Hollande, qui sera fustigé pour son immobilisme, son absence de charisme, son inexpérience en politique. Jeudi, les jeunes loups de l'UMP seront reçus à l'Elysée, pour le brief ultime avant le lâcher de la meute.

Les choses sérieuses commencent.


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