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mardi 23 août 2011

Eva Joly se lance dans la campagne en grande pompe

Et si la dame aux lunettes rouges était l’avenir de la France ?
Il y a quelques temps, j’étais mélancolique : depuis le retrait d’Olivier Besancenot de la scène politique, et le recul habituel de Cohn-Bendit, une interrogation restait en suspens : qui allait animer, charismatique, baroque, lyrique, le débat politique généralement ennuyeux et pesant.
« La douceur n'est pas une vertu présidentielle. » Tels sont les propos tenus par Eva Joly lors des journées d'été d'EELV. Du coup, on en déduit que la prochaine trublionne de la campagne, ça sera elle. Et c'est tant mieux, parce qu'elle fonce dans le tas. Focus sur son discours.
1. Flatter les écolos et exalter leur égo, elle sait faire : « les écologistes ont raison depuis trente ans », leur a-t-elle dit, « ils ont été les lanceurs d'alertes et sont aujourd'hui les porteurs de solutions ». Forcément, les écolos ont adoré. Ils se sont rassemblés autour d’elle, plus que jamais, renforcés dans leurs convictions.
2. D’autres taclent, elle, elle envoie au tapis. Qui ? François Fillon. Elle n’est pas devenue Française par hasard, elle, comme d’aucuns, nés dans la bon pays, et qui n’ont eu qu’à se laisser grandir dans la quiétude pour bénéficier de cette exceptionnelle nationalité. Non, elle, sa nationalité, elle l’a choisi et gagnée à la force du poignet ; et elle en est fière. « Je suis Française et fière de l'avoir choisi, je suis une binationale fière du mélange des cultures que je porte, je suis fille de couturier militaire et fière de ma famille, je suis une auditrice de l'Institut des hautes études de la défense nationale (IHEDN) et fière de mon intérêt pour les questions de défense ».
3. Pas question pour Eva de rester toute confise de politesse attentiste face au PS et à son attitude « hégémonique, voire méprisante, face à nos demandes légitimes ». On suit son regard. La chorale du PS, qui tente de chanter d’une seule voix, va devoir s’accorder avant de répondre. Et le vote écolo, cette fois, va devoir se mériter côté PS.
4. Eva Joly, elle l’a avoué, adore être clivante. Les propos sur le 14 juillet, elle les assume, plutôt deux fois qu’une. Enfin ! Dans un univers de ronron aseptisé, ça va peut-être enfin bouger !
5. Et elle ne joue plus collectif, la mine triste et emprunté, comme il est d’usage chez EELV : maintenant, la candidate, c’est elle. Eva, la patronne. On ne va pas rigoler tous les jours chez EELV – notez, ça ne changera pas beaucoup.
6. En plus, elle tend la main à Nicolas Hulot, cédant ainsi, opportunément, à la pression d’une partie de la salle, qui l’a donc applaudie.
Il faut reconnaître que lorsqu’Eva Joly dit qu'elle va « rétablir la justice fiscale », que « les banquiers, les traders et les “hedge funds” ne feront plus la loi », l’ex-juge fait forcément mouche. Quand elle ajoute : « je ne suis jamais descendue dans le palais d'un dictateur » ou « je n'ai jamais confondu l'argent public et l'argent privé », le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle sait où elle va.
Une Eva Joly en pleine forme, Française comme pas deux, avec accent et lunettes rouges, idéologiquement inébranlable, vent debout face à un PS désemparé… Chaud devant !

Sources : France Soir
Sources : France Soir

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