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lundi 15 août 2011

La fourmilière socialiste s'agite et cherche des solutions à la crise


Dur, dur d'être socialiste en pleine crise de la dette. Certes, un point est clair : toutes les propositions de Nicolas Sarkozy sont bonnes à jeter. Jusque là, tout le monde est d'accord. Mais encore ? Que faire face à un Sarko bondissant, très à la question et maîtrisant l'action relativement à la crise ? Le PS est en panique et tente par tous les moyens de reprendre le contrôle de la situation.
Comment se démarquer, sans aller trop loin ? Les éternels frères ennemis du PS sont sur la brèche. Si Nicolas avait le temps, il se tordrait de rire. Mais il bosse, lui, môssieur !
Au PS, c'est donc la saison des propositions; chacun la sienne. Martine Aubry est magnanimement prête à faire bénéficier Nicolas Sarkozy de sa science. Mais elle seule. La science des autres ne vaut rien. François Hollande a des idées aussi. Manuel Valls estime qu'il vaut mieux faire pot commun. Il réclame une rencontre entre candidat à la primaire avant l'Université d'été à La Rochelle en fin de mois, pour analyser de concert la situation économique.
C'est pourquoi le PS a organisé un bureau exceptionnel consacré à la crise, le 23 août. Objectif, explique Harlem Desir : "dire au gouvernement qu’il est urgent qu’il sorte des basses manœuvres politiciennes pour revenir à la hauteur de l’enjeu".
Du coup, non contentes, probablement, de la collégialité de cette décision, les deux dames du PS se sont chacune exprimées relativement à la dette. Pas question de laisser passer l'occasion de prendre la main. Ce dimanche les a vu y aller chacune de leur piste de travail pour régler la dette, Ségolène Royal dans Le Parisien, Martine Aubry dans Le JDD.
Côté Ségolène Royal, il est question "d'états généraux sur la réforme des prélèvements et de l'impôt, puis (d')un référendum pour stabiliser les règles pendant cinq ans". L'Etat entrerait aussi dans le "capital des banques qui sont aidées et l'interdiction de la spéculation sur les dettes publiques", car elle note que "dans les pays qui contrôlent les banques, la croissance est au rendez-vous".
Ségolène Royal a toute confiance dans sa capacité à s'imposer au PS lors de la primaire, et de battre Nicolas Sarkozy lors de l'élection. Elle se considère comme la plus forte et la plus expérimentée dans ce but.  "Je vais prouver que je suis la plus forte et la plus expérimentée pour battre Nicolas Sarkozy, pour rassembler largement de l'extrême gauche aux centres humanistes et surtout pour agir vraiment : je serai la présidente des solutions".
Et les sondages qui la situent dans les choux ? C'est eux, les sondages, qui sont dans les choux. "Les sondages actuels sont des bulles spéculatives",  dit-elle.
Martine Aubry, dans ses confidences au JDD, dispose d'un plan en trois mesures immédiates pour tordre le cou à la crise : "supprimer 10 milliards de niches fiscales sur les 70 milliards créés depuis 2002; en parallèle, pour relancer la croissance, baisser à 20% l'impôt sur les sociétés qui réinvestissent, notamment les PME et le monter à 40% pour celles qui privilégient les dividendes; enfin, financer un plan d'action pour l'emploi des jeunes en supprimant les subventions absurdes aux heures supplémentaires qui bloquent les embauches dans un pays qui souffre du chômage". CQFD.
Les deux dames ont des idées différentes, sauf sur un point : la politique budgétaire du gouvernement est bonne pour la poubelle. Sans surprise.
Bref, ça se bat et ça débat au PS pour établir un semblant de contrôle sur la situation, alors que le temps coule tout doucement vers la primaire, fixée au 9 et 16 octobre. D'ici là, Sarkozy aura largement eu le temps de sauver (ou de couler définitivement) la France, l'Europe, le monde, et le reste, s'il en reste.

Sources : Le ParisienLe JDD

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