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mardi 9 août 2011

Les Etats-Unis radiés du club des AAA... mais pas la France !


John Chambers, de l'agence de notation Standard & Poor's, se montre fort élogieux pour la France....
John Chambers, le président du comité de notation des Etats de S&P, aime la France. Il ne lui ménage pas ses compliments. Selon lui, la réforme des retraites fut une initiative intelligente à "bien des égards". Il se félicite de ce que le gouvernement n'ait pas cédé à la pression de la rue. Le gouvernement français parvient à imposer ses réformes. Les agences de notations sont donc satisfaites.
De son côté, le gouvernement français ne ménage pas ses efforts : il prendra toutes les mesures nécessaires pour réduire son déficit comme prévu, de façon à diminuer de façon significative le ratio dette-PIB dans les années à venir. Il est même prêt à réduire les niches fiscales. C'est dire. Comment les agences de notations ne seraient-elles pas contentes face à un gouvernement aussi dévoué ?
Il n'en va pas de même des arrogants Etats-Unis. Le même John Chambers est nettement plus sévère à l'égard de la plus grande puissance mondiale. Il déplore qu'aucun dirigeant politique, toutes tendances confondues, n'y soit capable d'équilibrer les finances publiques, comme la plupart des pays les mieux notés se donnent le mal de le faire.
Certes, le dollar restera la monnaie de référence mondiale, vu l'absence d'alternative. Résultat, les Etats-Unis, selon John Cambers et son compère de Standard & Poor's , ne regagneront pas leur note AAA de sitôt. La note des organismes parapublics de refinancement hypothécaire Fannie Mae et Freddie Mac a également été baissée, vu leur dépendance totale par rapport à l'Etat fédéral qui les a sauvé de la faillitte en 2008. Idem, quatre des plus grandes chambres de dépôt et de compensation et dix groupes d'assurance ont vu leur note abaissée, d'où la vive crainte des analystes pour les établissements bancaires de Wall Street (notation attendue ce mardi).
Vif mécontentement, du coup, du secrétaire au Trésor, Timothy Geithner : « je pense que S&P a émis un jugement terriblement mal avisé », et il a ajouté : « Ils ont fait preuve d'un manque effarant de connaissances sur les mathématiques fondamentales du budget des États-Unis. Et je pense qu'ils ont tiré exactement la mauvaise conclusion ». Un zest de mauvaise foi ? Et Barack Obama n'est pas content non plus : pour lui, les Etats-Unis mériteront toujours le AAA.
Attitude tout à fait différente en France. François Baroin, le ministre de l'Économie, s'est réjoui (avec componction toutefois, l'heure reste grave et le triomphalisme guère prudent). "Nous avons mené une politique budgétaire intelligente, nous allons la poursuivre pour protéger la croissance." François Baroin promet - enfin, continue de promettre - de "réduire les dépenses, mais pas augmenter les impôts", afin de réduire le déficit. Et d'ajouter, sérieux comme un ministre de l'Economie : "La France sera au rendez-vous de ses engagements vis à vis de ses partenaires. Nous devons être déterminés et exigeants. En 2013, le déficit de la France sera le même qu'avant la crise de 2008".
Et pendant ce temps-là, notre Mélenchon national propose de résister à la finance. Résister à la finance ! nous ! les premiers de la classe depuis que les Etats-Unis se comportent en mauvais élèves ! Il est fou ?

Sources : La TribuneLe Figaro

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