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dimanche 3 juillet 2011

Au Centre, les maneuvres continuent


Alors que l'attention médiatique tend à se focaliser sur les incroyables rebondissements de l'affaire DSK, les maneuvres politiques en vue des Présidentielles de 2012 se poursuivent imperturbablement en France : ce samedi, les centristes paradigmatiques furent à la maneuvre.
Pourquoi paradigmatiques ? Parce que nous parlons là de centristes qui ne voient de salut politique ni dans une alliance avec l'UMP, ni dans une alliance avec le PS. Le seul, l'unique avenir du centre, c'est le centre lui-même, un centre au centre, pas un centre qui balancerait sur sa droite ou sur sa gauche.
Les deux irréductibles du centre qui ont occupé l'actu du week end sont Bayrou et Arthuis. Jean Arthuis est le président de l'Alliance centriste, le seul parti du centre qui renacle à entrer dans l'ARES de Jean-Louis Borloo. Parce que l'Ares - et Borloo lui-même - balancent trop du côté de l'UMP.
Et c'est Jean Arthuis, trublion centriste, qui a invité François Bayrou, à Angers, ce samedi, au congrès de l'Alliance centriste, dans un esprit d'"d'indépendance".
Une invitation qui tombe pile poil pour François Bayrou. Dernièrement, il semblait fort isolé, alors que l'ARES de Borloo (malgré un lancement officiel plutôt raté) faisait parler de lui. Venir à Angers lui permet de montrer son ouverture aux autres centristes, pourvu que ceux-ci souhaitent un centre véritablement indépendant, tout en réapparaissant sur la scène médiatique.
Dans son discours à Angers, François Bayrou s'est tout d'abord dit heureux de vivre « ce moment infiniment précieux d’un dialogue heureusement à nouveau instauré entre certains d’entre nous. » Ensuite, il a réglé son compte au problème de la balkanisation du centre : « C’est le projet qui fera la majorité, pas la politique de parti ! »
Et il s'est ensuite lancé dans un quasi discours de campagne, plutôt catastrophiste :la France est en état d’urgence. "En avril, le déficit extérieur était de 7,5 milliards d’euros. Un pays avec une telle hémorragie ne peut assurer son modèle social, employer ses jeunes… Il emprunte et menace sa survie. 1 700 milliards de dettes, cela devient insupportable, c’est la question centrale. » La solution, c'est un centre porteur d'un projet, mais ... « Avec une qualité nécessaire, celle de l’indépendance. » Message envoyé à Jean-Louis Borloo, au service du pouvoir pendant 5 ans, et futur soutien de Nicolas Sarkozy au second tour.
Sauf que le Centre ne semble pas encore prêt à se rassembler. Les egos ne désarment pas. Quoiqu'invités, Jean-Louis Borloo (Parti radical), Hervé Morin (Nouveau Centre), Jean-Marie Bockel (Nouveau centre) ne sont pas venus. Jean Arthuis a rencontré Jean-Louis Borloo, jeudi soir, et leurs «visions ne sont pas encore convergentes. » C’est pourquoi, sans surprise, l’Alliance centriste, en fin d’après-midi, n'a pas voté son adhésion à l’Alliance républicaine, écologique et sociale (Ares) emmenée par Jean-Louis Borloo.
Au Centre, certains demeurent indéfectiblement optimistes sur la capacité du Centre à réussir à surmonter les dissenssions internes et la guerre des Egos, qui semble inversement proportionnelle à la taille des partis, comme François Zochetto, président des Sénateurs centristes, interrogé par le JDD.
François Zochetto ne dit-il pas : "Je reste optimiste. Depuis quelques semaines, il y a un phénomène de regroupement. Les occasions de se rencontrer, de débattre, se multiplient. Nous ne sommes pas dans le festival des égos, où chaque mouvance doit opposer un candidat à un autre. Des liens existent entre Jean-Louis Borloo, François Bayrou ou Jean Arthuis. Nous cultivons un terreau commun de réflexions. Une fois la période d'été et les sénatoriales passées (en septembre), chacun fera des concessions et le rassemblement se fera naturellement."
Comme d'habitude, on attend la suite des évènements...

Sources : Le Point

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