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lundi 24 octobre 2011

Copé doit jouer les pompiers face au conflit Dati-Fillon


C'est Jean-François Copé qui va devoir gérer la fureur de Rachida Dati et ramener le calme au sein d'une UMP parisienne déchirée.
En effet, dimanche, l'eurodéputé Rachida Dati, invitée de France Inter, a laissé libre cours à sa fureur : François Fillon brigue la même circonscription qu’elle (Ve,VIe,VIIe arrondissement) aux prochaines législatives.
Fillon, élu dans la Sarthe depuis 1981, a officialisé le 15 octobre dernier sa grande décision, dont on nous parle depuis six mois déjà, en se déclarant candidat aux législatives de 2012 à Paris.
Alors, pourquoi renoncer à la Sarthe ? François Fillon n'est pas en peine de nous fournir une jolie explication :  " Après 30 ans d’action publique dans notre département (a-t-il expliqué aux maires de la région), je ressens la nécessité de passer la main, de laisser une nouvelle génération apporter sa compétence, son enthousiasme, sa fraîcheur à l’engagement politique". François Fillon n'est plus assez frais pour la Sarthe, peut-on en déduire.
C'est pourquoi, aux législatives de 2012, il sollicitera "la confiance des Parisiens". Il pense que dans la vie, il faut se fixer de nouveaux défis et estime qu’on est moins utile lorsqu’on parcourt sans cesse les mêmes chemins.
Mais dimanche, Rachida Dati ne se fait pas prier pour dévoiler le pot-aux-roses : selon elle, Fillon serait susceptible d'être battu dans la Sarthe (ainsi faudrait-il interpréter cette histoire de fraîcheur d'une nouvelle génération) : "Il faut dire les choses. Il a dit à des ténors de la majorité qu’il allait être battu dans la Sarthe. Il a dit "je veux une circonscription acquise à la droite", c’est facile, quel mépris pour la démocratie et pour les électeurs !".
Et elle continue : "Il a le pouvoir, il a les moyens. Il a reçu Jean Tiberi (maire du Ve et ancien maire de Paris) et il a permis de faire recruter son fils au ministère des Finances contre l’avis du ministère des Finances. Il reçoit les élus les uns après les autres pour leur proposer des postes et des tas d’autres choses. Il vient de recruter quand même à Matignon une personne pour se charger de sa campagne pour Paris. Et puis il a un beau portrait dans le Figaro à sa gloire".
Mais Rachida Dati ne lâchera pas le morceau : "Je serai candidate aux élections législatives, il n’y a pas de raison que je ne représente pas les habitants du VIIe arrondissement à l’Assemblée nationale."
« Non, elle ne veut pas céder. Pour elle, c'est une question de principe » précise un député qui la connait bien. Rachida Dati sent le siège qu'elle espère lui passer sous le nez : « Il (François Fillon) a embauché quelqu'un du Conseil de Paris pour effectivement suivre les affaires parisiennes pour son implantation dans Paris. Je n'ai pas les mêmes moyens et je n'ai pas son pouvoir. Ils étaient très contents que je sois un atout au moment de la présidentielle », a -t-elle expliqué. Elle attend maintenant qu'on lui renvoie l'ascenseur, puisque selon elle le président de la République lui avait « promis » son investiture « en présence de Guéant».
C'est donc ce conflit plus du tout larvé entre deux ambitieux, dont l'un est dans une position nettement meilleure, il faut bien le dire, que Copé devra arbitrer aujourd'hui à partir de 14 heures.
Et ça ne va pas être facile. Quatre réunions sont prévues, avec les délégués de circonscription, la cinquantaine de conseillers de Paris, les huit maires d'arrondissement et enfin les parlementaires (huit députés, trois sénateurs et l'eurodéputée Rachida Dati).
Les choses sont d'autant plus complexes que Copé n'est pas mécontent d'un conflit qui affaiblit son principal rival François Fillon. Peut-il pour autant laisser une guerre ouverte díviser l'UMP parisienne ? Au risque de laisser un ingérable désordre s'installer? Evidemment non.
Alors ? Paris explosera-t-il ce soir ?


Sources : Le Monde

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