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samedi 22 octobre 2011

Le corps de Kadhafi, exhibé dans la chambre froide d'une boucherie à Misrata


Le corps de Kadhafi, à son arrivée à Misrata, a tout d'abord été promené, pieds et torse nus, dans la ville de Misrata, avant d'être entreposé dans la chambre froide d'une boucherie de la ville, rapporte le Guardian.
Depuis, des Libyens font la queue pour apercevoir la dépouille de leur ancien dictateur et se faire prendre en photo aux côtés du corps.
Le CNT (le conseil national de transition) semble extrêmement embarassé avec ce cadavre : les circonstances de la mort du dictateur sont pour le moins obscures, aucune disposition n'a été prise pour le transport et la conservation de son cadavre dans des conditions décentes, et le CNT se demande où va-t-il bien pouvoir l'enterrer.
Vendredi soir, la famille du dictateur a demandé à être autorisée à enterrer le corps. Dans un communiqué diffusé par une chaine pro-Kadhafi basée en Syrie, ils ont réclamé les corps de Mouammar, de Mouatassim (son fils) et d'autres personnes tuées jeudi.
"Nous demandons à l'ONU, à l'Organisation de la Conférence islamique et à Amnesty International de contraindre le Conseil National de Transition de remettre les corps des martyrs à notre tribu à Syrte et de leur permettre d'accomplir la cérémonie d'inhumation, conformément aux coutumes islamiques", indique le communiqué.
Le CNT ne sait que faire du corps de Mouammar Kadhafi. Les autorités de Misrata se refusent à ce que le corps soit enterré dans la ville. Il faut trouver une solution rapidement ; le corps de Mouammar Kadhafi pourrait être jeté à la mer, comme celui de Ben Laden.
Parmi les Libyens, et même parmi ceux qui se réjouissent de la chute du dictateur, tous sont loin de se réjouir de la fin sanglante et sordide de leur ancien dirigeant. LeGuardian cite une jeune femme, parmi les fidèles de la prière du vendredi : "Certaines personnes se soucient de l'état de droit et ne pensent pas qu'il soit juste qu'il ait été assassiné."
Le faire prisonnier, préserver sa vie et le juger aurait peut-être paru trop doux pour un tel dictateur ; mais, politiquement, c'est bien mal inaugurer une ère démocratique que cautionner une exécution aussi sommaire, et dont on ne réussira jamais à savoir si elle a été ou non commanditée.


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