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mardi 20 septembre 2011

Martine Aubry est-elle ou n'est-elle pas une candidate de substitution ?


Dans son passage au journal de 20 heures de Claire Chazal, DSK a laché une petite phrase, immédiatement récupérée par les adversaires politiques de Martine Aubry (à l'affût), et par des journalistes pas fachés de voir un peu de vent (à défaut de tempête) mettre de l'ambiance dans un PS plutôt crispé.
Après avoir affirmé que son rôle n'était pas de s'immiscer dans la Primaire, DSK a, en effet, reconnu avoir effectivement passé un "pacte" avec Martine Aubry, bien que l'élément de langage qui avait été retenu avant l'émission était le mot "accord". Pourtant, Martine Aubry n'avait demandé aucun soutien à son ami DSK, il s'est donc contenté de lui faire la gracieuseté de rappler qu'elle était son "amie", très présente" depuis le début de l'Affaire. Une gracieuseté aussitôt qualifiée, non sans un secret ravissement, de coup de poignard dans le dos par les commentateurs. Oui, car depuis la dite petite phrase, les partisans de François Hollande se font un devoir et une joie de traiter Martine Aubry de candidate de substitution. Il faut dire que, de leur point de vue, l'occasion est en or.
Bruno Le Roux, député de Seine Saint Denis, twitte très vite, dès dimanche soir : "On sait qui devait et voulait être candidat dans le pacte. La volonté, l'envie ça ne s'improvise pas après un empêchement." Et toc.
Lui emboite le pas  André Vallini, lundi : "François Hollande qui lui n'a jamais été dans aucun pacte ni aucun arrangement, n'est pas un candidat par défaut ou de substitution. Il est déterminé depuis longtemps à être candidat, il s'y est préparé avec sérieux, ce qui explique son impact dans l'opinion."
Et Pierre Moscovici, coordinateur de la campagne de François Hollande, enfonce le clou déjà bien positionné : "J'ai noté qu'il a mentionné un pacte, pacte que Martine Aubry elle-même niait il y a encore peu de temps. J'ai noté qu'il avait dit lui-même qu'il allait être candidat alors qu'elle nous disait il y a quelque temps qu'il n'y avait rien de fait."
Ce à quoi Martine Aubry et ses partisans ont répondu, fort irrités.
Selon François Lamy, directeur de campagne de Martine Aubry, tout le monde avait envie d'être candidat. Martine Aubry ET DSKMarylise Lebranchu, députée du Finistère et proche de la maire de Lille : "Oui, il était candidat. Mais la décision ferme n'était pas prise. Rien n'était joué. Nous préparions les deux scénarios. Martine avait pris en compte le fait qu'il fallait qu'elle se prépare."
Et Martine Aubry elle même, lors d'un déplacement à Nice, s'est agacée : Est-ce que j'ai l'air d'une candidate de substitution ?
(Là, il convient de poser une question : de quoi un candidat de substitution doit-il avoir l'air ? Ça se note dans le regard ? Dans le pli de la bouche ? Dites-moi, ça m'intrigue)
"Est-ce que j'ai l'air d'une candidate de substitution?", a-t-elle donc demandé. "Aujourd'hui, la seule chose qui compte, c'est que je suis la candidate qu'il faut pour la France, je le crois, et qu'il faut pour battre Nicolas Sarkozy".
Dans un interview à paraître demain dans les Inrockuptibles, Martine Aubry affirme , toujours péremptoire : "Est-ce que vous pensez que pendant trois ans j'ai fait tout ce que j'ai fait, en pensant d'abord aux Français, pour dire 'Si c'est pas moi, j'irai sous ma couette' ? Non ! Mais je vous rassure tout de suite, je pense que ce sera moi".
"Les gens savent quelles sont mes convictions et que je ne lâcherai pas. C'est la raison pour laquelle je pense que je vais gagner la primaire".

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