Pages

vendredi 10 juin 2011

Borloo "a envie" d'être président : l'UMP riposte

Jean-Louis Borloo n'a toujours pas annoncé sa candidature à l'élection présidentielle de 2012. Cependant, les divergences s'affirment, et les lapsus révèlent son ambition.
Ajoutons que l'éjection de DSK de la scène politique crée un vide au centre, espace politique propice à une candidature centriste.
Sur RTL, Borloo a exprimé clairement son désaccord avec la politiquement du gouvernement, qui cherche à élever des clivages entre les Français - un procédé qui devient une méthode de travail du gouvernement : laïcité, radars, et maintenant le "cancer de l'assistanat". C'est, selon Borloo, la méthode des "boucs émissaires". Alors que "la pauvreté, c’est un sujet qui est beaucoup trop grave". Mais alors, comment procéder ? « On réunit les acteurs, on fait un diagnostic partagé, avec humilité… On se sort de la tête que c’est toujours de la faute des autres. »
Et c'est précisément en parlant de pauvreté qu'il a eu ce lapsus : « Si je suis élu président, enfin… si je suis candidat et si je suis élu, je réunirai tous les acteurs… » "Vous avez envie d'exercer cette fonction?", lui demande alors vivement le journaliste.
Borloo répond par l'affirmative, et ajoute :  «Je me dis semaine après semaine, dans ce bureau au 1er étage entouré de ce jardin, avec une forme de vide, dans telle circonstance que dois-je faire? Comment j'organise l'action? (...) Pendant 5 ans, quelles seront mes priorités, mes organisations, les contre pouvoirs, le mode de gouvernance?»
"Je suis un peu comme les skieurs. Avant les grandes descentes, vous les voyez : ils simulent complètement le passage des portes, eh bien moi j'essaie de réfléchir, de simuler. Oui, je me pose la question de mon propre niveau".
Côté gouvernement, la stratégie est toujours la même : mettre en garde contre un affrontement droite-droite au premier tour, qui affaiblirait la droite et provoquerait le fameux 21 avril à l'envers.
"Rien ne serait pire qu'une guerre civile au premier tour", dit un ministre. "Comment faire croire que Borloo et Sarkozy pourront s'entendre dans l'entre-deux-tours si le premier fait campagne contre l'autre ?"
Par ailleurs, les responsables de l'UMP sont persuadés que l'affrontement, plutôt courtois en ce moment, entre l'ex-Ministre de l'Ecologie et Nicolas Sarkozy ne tardera pas à se durcir : "La pression des entourages (...) est excessivement puissante", selon un membre de l'UMP. "Il y a des fous furieux autour de Borloo."
A l'UMP, on songe à lutter contre la division par la division : le débauchage de centriste est à l'ordre du jour. Plusieurs noms sont évoqués : Jean-Christophe Lagarde, Laurent Hénart, Jean Léonetti, Marc-Philippe Daubresse, Yves Jégo. Le piège peut-il fonctionner ?
Peu probable en ce qui concerne Jean-Christophe Lagarde, président exécutif du Nouveau centre : "Je n'ai pas dit 'non' en novembre pour dire 'oui' aujourd'hui", a-t-il dit à l'Express ; et ce d'autant qu'il est un ardent partisan d'une candidature de Borloo.
Laurent Hénart, très proche de Borlo, n'irait pas davantage. Du reste, "rien ne lui a été proposé".
Quid d' Yves Jégo, reçu mercredi à l'Elysée ? On rapporte dans son entourage que l'échange fut "vif mais amical", sans proposition de la part de Nicolas Sarkozy, face à la fermeté de son interlocuteur.
Marc-Philippe Daubresse, quant à lui, a déjà, tout centriste et proche de Borloo qu'il est, accepté d'épauler Jean-François Copé à la tête de l'UMP. Par ailleurs, il n'a pas suivi Borloo hors de l'UMP. Ne serait-il pas tenté par un retour au gouvernement ? Aux questions, il répond : "On ne m'a rien proposé et même si c'était le cas, je ne vous le dirais pas." Difficile de se faire une idée.
Il en va de même pour Jean Léonetti : président adjoint du groupe UMP à l'Assemblée, membre du parti radical, il est en désaccord avec la stratégie de Jean-Louis Borloo. Cela lui vaut les flatteries attentionnés de Nicolas Sarkozy.
Le débauchage éventuel de ces 2 centristes serait-il suffisant pour ébranler le parti de Jean-Louis Borloo ?

Sources : RTLL'Express

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire