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lundi 13 juin 2011

La blogueuse syrienne était en fait un Américain vivant en Ecosse


Depuis lundi dernier, la blogueuse syrienne Amina Abdallah Araf al Omari avait "disparu", arrêtée par trois hommes armés, "des membres des forces de sécurité", probablement, supposait-on, la police syrienne, à Damas. Amina était une jeune Syrienne lesbienne, qui a ouvert un blog en février 2011, et qui par la suite est devenue célèbre grâce à son engagement en faveur de la démocratie.
A l'annonce de cette arrestation la blogosphère se mobilise : un groupe Facebook se crée pour soutenir la jeune femme.
Mais parallèlement, au fil des recherches, des doutes se sont fait jour :  la photo qu'Amina avait fait parvenir au Guardian pour illustrer son portrait était celle d’une Londonienne qui ne connaissait pas Amina. Il s'avère ensuite que personne n'a rencontré Amina : les journalistes de CNN et du Guardian qui l'ont interviewé ont procédé uniquement par mail. Il en va de même de l'une de ses amies sur Twitter : elles ne se connaissent que virtuellement. Ses photos ont été prise sur un compte
On s'est alors souvenu que, dès avril, certains avaient eu des doutes sur l’authenticité du blog. Un post, intitulé My Father, the Hero - Mon père, ce héros -, avait paru suspect à plusieurs internautes. Amina y racontait comment son père avait mis en échec deux agents venus l'arrêter et plusieurs Syriens avaient exprimés leurs doutes :  "es-tu sûre que c’est arrivé en Syrie ?" écrivait l’un, tandis qu’un autre estimait : "ce n’est pas cohérent".
Ultime preuve, l'adresse IP des messages qu'elle avait envoyé au blog lesbien Lezgetreal renvoyait à ... l'université d'Edimbourg, en Ecosse.
Et puis la vérité est apparue : ce dimanche, Tom MacMaster, un étudiant américain installé en Ecosse a révélé qu'il est finalement l'auteur du blog. Dans un message dont le titre est "Excuse aux lecteurs", il explique avoir voulu seulement s'exprimer au sujet d’un conflit "qui le concerne beaucoup", et estime avoir atteint son objectif, à savoir "que les gens accordent plus d’attention au Moyen-Orient et aux luttes qui s’y déroulent en ces temps de révolution".  Du reste, dit-il, il n'imaginait même pas réussir à susciter autant d'intérêt.
Pourtant, comme le souligne le blog Gay Middle Eastcette histoire pourrait avoir de graves conséquences : la véracité de l'expérience d'autres bloggeurs syriens pourrait ainsi être mise en doute, et affaiblir ainsi la voix des opposants.

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