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lundi 20 juin 2011

Les asiatiques de Paris en ont marre des agressions et de l'insécurité


Ce dimanche, des membres des communautés asiatiques française ont défilé en grand nombre à Paris, comme l'année dernière, pour protester contre la violence dont la communauté asiatique est victime. Leur nombre exact est inconnu : la police parle de 3.000 ressortissants chinois,  et les organisateurs de 20.000.
La manifestation, organisée à l’appel du collectif des associations asiatiques de France, s'est déroulée dans le calme, malgré la colère évidente des participants. Le cortège, vers 15 heures, est parti de la Place de la République, porteur d'une banderole "Liberté, égalité, fraternité et sécurité, pour se diriger vers  place de la Nation.
Parmi les manifestants, il y avait de nombreux jeunes, enveloppés dans des drapeaux français et criant des slogans comme "Sécurité pour tous" ou "Vivons ensemble, vivons en sécurité". Selon Olivier Wang, porte-parole du collectif des associations asiatiques de France et leurs amis français, "la sécurité, c'est l'état dans lequel on ne s'expose pas au danger (...), nous réclamons la sécurité parce que c'est un droit, c'est la condition essentielle de l'exercice des libertés".
“Chaque semaine, dans les quartiers comme Belleville, Crimée, Massena ou Tolbiac, des Asiatiques sont victimes de violences", selon un représentant associatif. "On les menace, on les frappe, pour quelques euros, un téléphone portable ou pour leur voler à l’arraché un bijou. C’est scandaleux.”
Selon Jean-Pierre Buisson, marié à une Chinoise, ces derniers sont pris à partie car "il y en a beaucoup qui n'ont pas de papiers, et une certaine catégorie de population française les agresse sachant qu'ils n'iront pas porter plainte à la police".
La cas de Jiamming, 30 ans, est particulièrement emblématique : une photo de lui,  sur son lit d’hôpital, sous respiration artificielle, toujours dans le coma depuis trois semaines après avoir une agression, a été exhibée par son frère pendant toute la manifestation. Pour avoir tenté de photographier les hommes qui venaient de voler le sac d’une cliente, dans le restaurant où il travaillait, le 29 mai au soir, Jiamming a été roué de coups.
La fille adoptive de Jacques Chirac, Anh-Dao Traxel, d’origine vietnamienne, a lancé au ministre de l’Intérieur : « Je demande à Claude Guéant d’accorder d’urgence des effectifs de police supplémentaires. On en a marre des voyous qui s’attaquent à des femmes! » Il y a trois mois, sa sœur « a été agressée à 11 heures au centre commercial Masséna (XIIIe) par deux jeunes qui courent toujours. Ils lui ont arraché son sac et son collier. Elle a crié au secours mais personne n’a réagi ».
De même, un membre de l’Association des commerçants de Belleville, Michel, raconte la violence quotidienne dans le quartier : « les vols à l’arraché, dans les voitures, à la sortie des magasins, c’est tous les jours. Si les délinquants s’en prennent aux Chinois, c’est parce qu’ils font leur business en espèces, sans carte bleue. »
Un an après la première manifestation sur ce thème, "il y a eu un peu plus de policiers (dans la rue) juste après, donc ça a un peu calmé les délinquants, mais depuis c'est reparti de plus belle, c'est tragique ce qui se passe dans notre quartier",  selon Donatien Schramm, président de l'association Chinois de France-Français de Chine, installée à Belleville.
Pour les manifestants, les élus parisiens accordent peu d'importance à la sécurité. Du reste, un seul élu, Hamou Bouakkaz, élu du 20eme arrondissement, a participé à la manifestation.
Place de la Nation, les participants se sont dispersés rapidement et dans le calme vers 16h20 pour éviter les incidents et bagarres qui avaient suivis la marche de l'année dernière.

Sources : Libération

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