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jeudi 16 juin 2011

Mardi, l'Alliance centriste a officiellement vu le jour


Ça y est ! le grand jour pour le centre, c'était mardi : lors d'une conférence de presse, Jean-Louis Borloo a officiellement présenté l'Alliance républicaine, écologiste et sociale (Ares), qu'il dirige collégialement avec Hervé Morin (Nouveau Centre), Jean-Marie Bockel (Gauche moderne) et Hervé de Charette (Convention démocrate).
On n'est pas obligé de dire le nom en entier, ni d'utiliser l'acronyme mystérieusement combatif (Arès, en grec, est le dieu de la guerre, plus connu sous son nom latin de Mars) : on a le droit de dire Alliance, tout court.
Laquelle Alliance inclut également Rama Yade, Valérie Létard, Yves Jégo,Laurent Hénart, François Sauvadet, Maurice Leroy et Jean-Marie Cavada.
Jean-Louis Borloo l'a dit : la majorité "a maintenant clairement deux pieds".
Et on ne va pas loin en sautant à cloche pied. Je suppose que c'est la conclusion à laquelle nous devons parvenir.
Le point presse a duré 3 minutes, parait-il. Borloo avait sûrement beaucoup mieux à faire que donner des explications à la presse. Penchons nous donc sur les quelques paroles qu'il semble avoir prononcé.
"Cette alliance a vocation, je vous le rappelle, à élargir considérablement la majorité sur son aile sociale, républicaine, européenne et écologiste". Propos murmurés, selon Marianne 2, par Jean-Louis Borloo. Il faut dire qu'une annonce comme ça, c'est de la vraie bombe, ça fait peur.
"La machine est maintenant lancée" : en trois minutes, ça fait plutôt voiture à friction. Mais mettons.
"Notre pays a besoin de diversité. Les enjeux qui sont devant nous dans la décennie qui vient - et la décennie commence cet après-midi - ces enjeux-là ne peuvent pas être monolithiques dans le cadre d'une seule formation politique, l'UMP, qui prétendrait pouvoir représenter toute la diversité de nos familles". J'aime beaucoup cette décennie, qui a commencé mardi, en 3 minutes et dans la plus grande discrétion.
En revanche, on ne sait toujours pas si Borloo sera président. Il ne l'a pas dit. Il était pressé. Il avait peut-être des soucis familiaux ?
Mais ça n'a pas été perdu pour tout le monde : Borloo ayant levé le camp, pouisqu'il y avait du journaliste sur place, Hervé Morin en a profité pour rappeler qu'il était toujours candidat à la candidature, mais toujorus à la façon arachnénne, contournée et polie des centristes, véritables végétariens de la politique : plutôt que de mordre dans le steak à belles dents, en fumant d'ambition, ou de brider une ambition qui déborde de tous les côtés, tel le candidat PS moyen, le centriste fait sa jeune fille, et présente la situation sur un plateau, dans une petite soucoupe posée sur un napperon de dentelles : "La question se posera à l'automne (...) On aura un moment de vérité (...) Ça peut être autant moi que lui".
En revanche, le président du Nouveau centre a expédié dans les choux la République solidaire de Dominique de Villepin. Pas d'alliance,  "On n'a rien à y gagner". En revanche, "préoccupations écologiques" de Nicolas Hulot feraient de l'oeil aux centristes.
Voilà des gens qui savent ce qu'ils veulent.
Nous, on en saura plus (peut-être) ultérieurement : le 26 juin, à Épinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis), "grand débat et un déjeuner républicain" pour les militants des quatre formation.
Vers la fin du mois, les centristes valideront les candidatures pour les élections sénatoriales du mois de septembre.
Et sinon, leur première université d'été se déroulera à la rentrée, le week-end du 10 et 11 septembre. Mais on ne sait pas où.
Pendant ce temps là, à l'Assemblée....
Jean Leonetti, membre du Parti radical mais néanmoins vice-président du groupe UMP à l'Assemblée nationale (donc, autre pied actif de la majorité - aurait-elle trois pieds ? ) a lancé mardi, lui aussi, son club de réflexion, baptisé "République et humanisme". Plus de 30 députés UMP en font partie.
On peut lire dans leur communiqué :
"L'UMP est un mouvement politique issu de la réunion des formations de la droite et du centre". Et ils souhaitent que "la sensibilité sociale et humaniste à laquelle ils sont attachés puisse peser fortement au sein de leur groupe".
Parmi les signataires, on trouve des copéistes, des fillonistes, des radicaux et des sarkozystes.
Bref, le centre, pour l'instant, plus ça change, et plus c'est la même chose.

Sources : Le JDDLe Figaro

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